Ce qu'on ne ferait pas pour un nouveau monde... [Flashback]

Je marchais depuis de longues heures maintenant. J'étais toujours remplie d'incompréhensions et d'incertitudes. Je n'arrivais toujours pas à comprendre précisément ce qu'il c'était passé. J'avais marché pendant tellement longtemps que j'avais fini par atterrir au pays voisin, le pays de l'herbe. La pluie battait énormément à présent, se mêlant à mes longs cheveux blonds et à mes larmes. Des cris de guerre raisonnaient en arrière plan. Décidément, ce monde était pourri. La guerre, encore et toujours. Des meurtres, encore et toujours. La haine, encore et toujours. J'étais prête à tout pour que ce monde change. Je repensais à ce qui venait d'arriver. Il y à quelques heures à peine, l'on m'a apprit que j'avais un démon en moi. Cette voix qu'il m'arrivait d'entendre… Je n'étais pas folle ! Seulement, on m'avait tenté de m'enlever pour profiter de son pouvoir, puis il a prit le dessus sur moi… Et nous avons tués toute vie présente dans la maisonnette de mon enfance.

Je marchais dorénavant, le regard vide. J'ignorais ce que je faisais là. J'ignorais même pourquoi j'avais survécut. J'aurais préférée mourir et me faire enlevée mon démon. Puis, réfléchissant en marchand, je compris dorénavant ma raison de vivre et pourquoi un tel démon m'était destinée. J'allais utiliser sa puissance… J'allais changer le monde. Faire en sorte de détruire ce putain de système social corrompu jusqu'à la moelle. Après mon passage dans cet univers, il ne sera plus jamais le même. Je le savais : je n'avait pas été choisie par hasard. Si j'avais survécut, c'était pour une bonne raison.

En continuant d'errer, je finis par arriver dans une forêt plutôt sombre. Doué en géographie, je me reconnus comme étant dans la forêt du Pays de l'herbe : rares étaient les forêts qui disposaient d'autant d'espèces différentes. Les nombreux arbres me protégeaient un peu dorénavant. À vrai dire, je n'en avais que faire d'être malade ou non. Je continuais mon ascension, en direction du chemin le plus sombre de la forêt. Peut-être y trouverais-je un endroit encore plus meurtri que mon coeur ?

Seulement, ce ne fut pas un endroit que je trouvais mais une personne. Grande, élégante, belle. Des cheveux noirs de jais en bataille. Mignon en sommes toute. Je remarquais assez rapidement qu'il tenait son biceps à la main et que du sang coulait, tâchant sa main d'un rouge pourpre magnifique. Je le dépassais rapidement, décidant de l'ignorer… Pendant quelques secondes avant de revenir sur mes pas. Comment pouvais-je croire que le monde pouvais changer si je n'aidais même pas les gens dans le besoin ?

- Et bein dit donc… En voilà hein qui paraît bien désespéré. Lui dis-je en me baissant. Je vais t'aider, d'accord ? Il faut juste que l'on arrive jusqu'à un village assez proche … ! J'ai des connaissances en premier secours mais je ne connais pas de ninjutsu médical. Il me faut du matériel… Tient bon, s'il te plaît. Ne te vides pas de ton sang avant que l'on arrive.

J'attendais son feu vert avant de l'aider à marcher, bien décidé à sauver cet homme que je n'avais jamais vu. Et c'est cette conversation qui changea toute ma vie.

Lorsque je me baissais à son niveau, je pus apercevoir ses yeux. J'eus un frisson lorsque son regard violacé croisa le mien. Un violet profond… Qui ne resta pas longtemps puisque rapidement, ses yeux scintillèrent d'une lumière rouge, ses iris formant une étoile. Puis son regard redevint vide, et je vis ses larmes chaudes mouiller son visage, et mon cœur rata un battement. Comment pouvait-on transmettre autant d'émotion sans même parler ? Une tristesse inconsolable sautait aux yeux dès qu'on le voyait. J'allais tout faire pour l'aider. Ce sera la première bonne personne de mon monde idéal ! Puis une phrase sortit de la bouche du beau jeune homme aux cheveux de jais. Une phrase que j’aurais préféré ne jamais entendre. Il aurait voulut ne pas être en vie. J'étais moi aussi abattue, et je n'avas pourtant jamais, non jamais espéré mourir. On ne pouvait pas réellement souhaiter cela. La vie est trop précieuse pour mourir aussi jeune.

- Ne dis pas ça… Moi aussi j'ai vécut quelque chose d'horrible il y a quelques heures. Je suis prêt à le partager avec toi, je te fais confiance… Mais accroche toi à la vie. C'est essentiel. Il y a quelques heures, j'ai apprise que j'avais été adoptée. Mes vrais parents sont disparus – certainement morts – en scellant un démon en moi. On a tenté de me kidnapper afin d'utiliser ma puissance. Tout ça pour qu'au final, le démon se réveille… Et j'ai massacré mes parents adoptifs comme les salopards qui sont venues me chercher. Et pourtant, jamais, non jamais je désirerais mourir. La vie est le plus grand des trésors, mais quand tout va mal. Depuis, j'ai pris conscience d'une chose : ce monde est pourri jusqu'à la moelle et je vais le changer.

Je me tus après mon long monologue, observant Kuro qui se demandait si il méritait d'être sauvé. Si il pouvait être sauvé.

- Comme je te l'ai dit, chaque homme mérite la vie si il est assez fort pour la garder.

Je le vis légèrement reboosté, tentant de se relever. Il perdit l'équilibre avant son premier pas. Par chance, il me semblait assez agile et il réussit à se retenir au tronc d'un arbre environnant. J'eus peur qu'il glisse une nouvelle fois par dessus à cause de l'eau qui adhérait au végétal mais il réussit à se tenir. Je me rapprochais de lui et le pris par son bras non-blessé que je glissais par dessus mon épaule afin de l'aider à marcher.

- Allons-y. Juste un petit effort. Tu peux y arriver. Survis, et devient fort pour accomplir ton objectif.

Ma voix se voulait chaleureuse et déterminante, réconfortante, voir même motivante. Je n'attendais plus que son feu vert avant d'entamer la marche vers un village proche.

Alors que je tentais désespérément de l'aider, je vis ses yeux. Ils étaient comme les miens il y a quelques heures à peine lorsque je tentais désespérément de trouver une raison de vivre. Peut-être qu'à deux, nous réussirons à recoudre nos plaies. Ensemble, nous pourrions peut-être vivre. J'entendis mon inconnu grogner dans un son significatif tandis que ses jambes dépourvus de force avaient du mal à le porter. Puis, une nouvelle fois, son œil rouge se calma. Avait-il un problème avec son pouvoir héréditaire ? Ou bien… Un démon, comme moi ? Tout à coup, une gerbe de sang se mit à glisser le long de son front. Il était également blessé au front ? J'espérais que ce n'était rien de grave car jamais une initiée aux premiers secours comme moi n'arriverait à faire une opération chirurgicale. Le sang perlant l'obligea à fermer l'un de ses yeux et il devait pencher sa tête sur le côté, un sourire se dessinant sur le visage. Mon cœur rata un battement lorsque son visage devint plus expressif. Comme je le pensais, il était vraiment beau. Je détournais le regard et décidais de ne plus faire attention à cela. Je n'étais pas le genre de fille qui ne se fiait qu'au physique. Le mental était tout aussi important d'après-moi.

Je l'aidais à supporter son propre poids pendant ce long trajet… Qui dura moins longtemps que prévu. Effectivement, Kuro releva sa tête en voyant une vieille cabane dans la forêt. Elle n'était pas trop endommagée par le temps, laissant sous-entendre que quelqu'un y habitait il y a peu. Peut-être trouverais-je le matériel nécessaire pour le soigner là-dedans ? D'un coup, la porte s'ouvrit. Maîtrisait-il la télékinésie ? Alors que je l'aidais à marcher vers la cabane, il prit la parole, m'expliquant que nous étions dans le même bateau lui et moi, qu'il venait de mettre fin à la vie de so frère. Que son frère n'en pouvait plus, que malgré le fait qu'il appelait ses supérieurs, personne ne l'aidait. Puis ses yeux profond se tournèrent vers moi, et il me murmurait d'une voix rauque qu'il changerait ce monde remplit de mensonges. Mon coeur rata un nouveau battement tant nos corps étaient proches et nos souffles se mélangeaient.

- Je t'aiderais. Mon rêve le plus cher serait un monde sans injustice.

Je regardais de nouveau devant moi et vis un lit. J'assis doucement l'inconnu dessus et me mit à fouiller la maison. Elle était assez vide mais y trouva finalement une bouteille d'alcool fort ainsi qu'une aiguille et un long fil. Je commençais par désinfecter l'aiguille et le fil afin de pas infecter d'avantage le pauvre homme avant de l'aider à ôter son tee-shirt – non sans tressaillir devant son torse. Je devais le prévenir que cela risquerait de faire mal.

- Je suis désolé mais ça risque de faire mal. Certainement moins que ce que tu souffres en ce moment mais je voulais te prévenir.

Puis, je versais le reste de la bouteille d'alcool sur la plaie au bras de mon nouvel ami, espérant qu'il n'ai pas une réaction excessive.

Une fois assis sur le lit – ma table d'opération de fortune – je vis le jeune homme grimacer de douleur. Nos yeux se croisèrent durant quelques secondes. Nous n'avions même pas besoin de parler pour communiquer. Nous étions pareils : deux êtres détruits par le meurtre de leur famille. Il ferma tout à coup ses yeux dans une grimace de douleur. Lui touchant le front, je constatais qu'il était fiévreux et mon pouls augmenta. Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'affollais autant pour un inconnu, peut-être parce que nous étions pareils, mais… Je ne voulais pas qu'il meure. Je voulais ne apprendre plus sur lui, le connaître… Je ne voulais pas ! Une nouvelle grimace survint – me sortant de mes pensées - et le bel inconnu serra ma main sans que cela ne me gène. Il devait vraiment souffrir.

Ma tâche arrivait à sa fin : une fois que j'avais désinfecté l'homme, je commençais à passer l'aiguille dans sa peau, recousant son pauvre bras. Plus le temps passait et plus il grimaçait, mais je sais qu'il irait mieux après. Il était dangereux de perdre trop de sang. Ses doigts tremblaient comme si la fin de son existence était proche. Il devait lutter de toutes ses forces pour rester en vie. Je refusais de lui lâcher la main comme si ce simple geste me permettait d'attraper son âme pour l'empêcher de monter au ciel – ou de descendre en enfer.

Il me souriait de son sourire si tendre, me demandant de fermer les yeux pour m'assoupir, comme quoi il avait déjà vécut pire. Il tenta de me fermer les paupières mais décidais déjà de me lever. Je le pris dans mes bras afin de l'allonger doucement dans le lit et le couvrait d'une couverture afin de le réchauffer – j'avais dû retirer son tee-shirt pour le soigner. Puis je m'assis au sol, laissant le lit au blessé, et me servis de sa main comme oreiller. Me calant confortablement contre le lit, je partis dans les bras de Morphée.

Je m'endormis donc sur la main du bel inconnu. Je ne me sentais plus seule à présent. J'avais trouvé un compère qui me comprenais, quelqu'un avec qui je pourrais progresser. Heureuse et soulagée, je pus m'endormir. Le temps passa relativement vite tant j'étais fatiguée et tant mes muscles avaient besoins de repos. Quelques heures plus tard, je sentis la main sur laquelle je reposais en parfaite confiance se dégager de ma tête et j'entendis, réveillée, des froissements de draps. Je dus retenir un soupir quand je compris que le bel homme désirait se lever. Des bruits de pas se firent entendre et je décidais de lever le regard sans prononcer un mot. Je comprenais qu'il avait besoin de rester un peu seul, de réfléchir à ce qu'il avait fait… Puis il ouvrit le balcon avant de le traverser pour aller prendre l'air dehors.

J'en profitais pour réfléchir, moi aussi, à ce qui c'était passé. Je me dégoûtais moi-même. J'avais tuée mes parents adoptifs à cause de ninjas qui voulaient se servir de moi. Comment avais-je put ôter la vie ? J'ignorais à ce moment là que j'aurais l'occasion de le refaire maintes fois. Après avoir compris que ce n'était pas de ma faute mais de celle de mon bijuu et que je ne devais pas m'habituer sur mon sort, je me mis à réfléchir à ce qui m'avait poussé à aider le jeune homme. Je réfléchis quelques instants et constatai que nous étions tout deux très simillaires. Nous avions tués un membre de notre famille et nous désirions changer le monde. Je compris alors que nous étions identiques et que je l'avais ressenti. A deux, peut-être arriverions-nous à changer le monde ?

Je vis l'homme reculer de deux pas afin de ressortir du balcon. Seulement, je savais que ce n'était pas par choix mais par ce sentiment qui m'avait déjà bouffer : la solitude. Décidant que je n'arriverais pas à dormir en le sachant réveillé, j'optais pour la solution de facilité et partis je rejoindre afin de lui parler. Une fois arrivé discrètement derrière lui, je posais ma main en haut de son dos dénudé.

- Ne t'inquiète pas, tu n'es plus seul maintenant. Tes blessures vont mieux ?

Je m'inquiétais toujours pour son état de santé. Il était véritablement dans un sale état lorsque je l'avais repêché il y a seulement quelques heures. J'espérais qu'il allait mieux… Ce qui était visiblement le cas puisqu'il arrivait à se déplacer à présent.